Billet avion -Rôle pervers de l\'argent public
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Bonjour,
Voici un texte plein de bon sens reçu de la part de l'Association Collair : [url]http://collair.org/reunion/[/url]
Le rôle pervers de l'argent public sur le marché de l'aérien des DOM Français
Dès lors que nous nous trouvons pour des raisons géographiques à des milliers de km de notre métropole, comme c’est le cas de l’ensemble de l’Outre-Mer français, le rôle et l’importance déterminante des transporteurs aériens s’imposent avec une nécessité incontournable évidente. Alors qu’en métropole, le caractère continental du territoire et la diversité concurrentielle des moyens de transport offerts, routes, autoroutes, voie ferrée classique, TGV, ne cantonnent pas à une solution unique de mode de déplacement, pour les insulaires lointains des D.O.M., l’inadaptation à notre époque du maritime au transport des passagers confère aux transports aériens une position privilégiée qui condamne ses usagers à une situation totalement captive.
Ajoutés à la distance à parcourir, plusieurs milliers de km, les coûts spécifiques très élevés inhérents au seul mode de transport possible, l’aérien, rendent très difficilement accessible aux usagers Domiens aux pouvoirs d’achat très inférieurs pour l’immense majorité d’entre eux (tous les non sur-rémunérés par l’argent public soit seulement 10 à 20 000 passagers solvables à Mayotte et 150 à 200 000 à la Réunion), réduisant ainsi le volume du marché du trafic ethnique et sa capacité à faire baisser ses prix. Seul le développement dynamique d’un puissant marché touristique ( à partir des 15 à 20 millions de clients potentiels en métropole) pourrait permettre par un bon remplissage des avions une baisse conséquente des prix, mais pour cela il faut amorcer la pompe… en baissant les prix !
Pour compenser la réalité très pénalisante de cette situation de tarifs excessifs, les déplacements des fonctionnaires et de tous ceux dont le rôle est important dans la vie de nos sociétés insulaires sont très largement pris en compte par l’argent public. Seuls les particuliers, insulaires captifs, doivent intégralement assumer les coûts très élevés des déplacements, les entreprises elles faisant supporter cette charge indue inique… à leurs clients là aussi insulaires captifs. C’est dans ces conditions qu’une politique sociale d’assistanat vite pervertie en clientélisme politique vient aider par l’argent public l’accès à l'avion d’une toute petite partie de la population. Ainsi il s’avère que la large et importante intervention de l’argent public pour le financement des déplacements aériens « des élites privilégiées» qui dirigent les sociétés insulaires domiennes (des dizaines de millions € à Mayotte, à la Réunion et pour l’ensemble des DOM : 570 millions € chaque année rien que pour les congés bonifiés) acceptant de financer à n’importe quels prix mais toujours largement prohibitifs et très éloignés des réalités économiques du marché telles qu’elles existent en métropole et en Europe du fait d’une réelle concurrence, pervertit complètement le marché de l’aérien en constituant des subventions déguisées, rentes de situation coloniales, aux compagnies qui, au lieu de faire baisser les coûts du marché, tendent au contraire à les accroître au détriment bien sûr des crédits publics, donc de tous les contribuables, mais aussi de tous les usagers, tant ethniques que touristiques.
Ce ne sera qu’en fixant avec les compagnies, dans le cadre de négociations sans complaisances, un prix plafond auquel tout argent public financera tout ou partie des billets d’avion, restaurant ainsi une véritable concurrence entre les compagnies ( puisque le bénéficiaire du financement ayant le libre choix de son transporteur pourra enfin choisir celui qui lui offrira la meilleure prestation ), que l’ Etat et l’ensemble des pouvoirs publics, sans dirigisme, mais par la rigueur de leur gestion des deniers publics, mettront enfin un terme au rôle actuellement perverti de l’action de leurs crédits publics . Pour le secteur purement privé, seul le jeu d’une véritable concurrence, assurée et garantie par la venue de compagnies charters, voire « low-cost », pourra entraîner une dynamisation du marché et la baisse des tarifs, par, simultanément, l’augmentation du trafic ethnique et surtout la puissante relance du marché touristique. Nos amis Mauriciens, pays bien plus pauvre que nous, ont fait la preuve que seul un puissant trafic aérien touristique a pu leur permettre de se doter, avec l’aide de la France, des moyens de leur développement et de leur totale intégration réussie dans la zone et vers le monde. Sommes nous plus incapables qu’eux ? Non bien sûr ! Relevons le défi … et gérons mieux l’intervention de l’argent public sur le marché de l’aérien.
[url]http://collair.org/reunion/[/url]
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