Re: le Chlordécone : comment sortir de la crise?
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Un copain m'a donné quelques infos sur la dépollution des sols, que je partage immédiatement avec vous. C'est très technique, mais c'est instructif.
TECHNIQUES UTILISEES POUR LA DEPOLLUTION DES SOLS.
Bioventing:
Le but est de stimuler in situ la biodégradation des polluants piégés dans la ZNS du
sol.
Il s’agit d’une oxydation biologique. Elle nécessite des conditions aérobies. Le
polluant constitue la source de carbone qui est oxydé par les microorganismes pour leur
fournir de l’énergie. Le développement, la croissance et la multiplication microbienne
sont limités par l’azote (faim d’azote) pour l’élaboration des protéines microbiennes. Il
convient d’apporter de l’azote.
L’avancement du processus est suivi par la mesure de la respiration microbienne
(production de CO2).
CnH2m + (n+m/2) O2 = n CO2 + m H2O
Biotertres et biopiles:
Le sol pollué est excavé et mis en tas. On ajoute les nutriments (azote en particulier)
pour stimuler l’activité et la croissance microbienne et on contrôle l’oxygénation par un
réseau d’aération forcée (injection d’air par des tubes perforés) et extraction par réseau
de tubes avec reliés à une pompe (vide). Le tas est isolé de l’extérieur par une enveloppe
constituée de film de PEHD situé au dessus et sous le tas.
Andains:
Le sol pollué est excavé et mie en tas. On ajoute les nutriments (azote en particulier)
et on contrôle l’oxygénation par retournement mécanique de la terre. La dégradation est
assurée par l’activité microbienne.
Landfarming:
Après excavation, le sol est étalé en fine couche, d’épaisseur équivalente à l’horizon
organique du sol (40 cm environ). L’apport de fertilisant et l’aération liée au labour
favorisent l’activité biologique qui dégrade le polluant organique.
Lavage par solvant:
Après excavation, le sol est lavé par lavage à contre courant d’un solvant
d’extraction. Le polluant est séparé du solvant par distillation. Le sol est chargé de
solvant. Il en est débarrassé par chauffage.
Lavage par tri granulométrique:
Le sol est lavé par de l’eau avec séparation selon la taille granulométrique en
utilisant des agents dispersants. Les polluants solubles sont dissous dans l’eau
(destruction de la structure capillaire qui les emprisonnait). Les tailles les plus fines qui
adsorbent les polluants peu solubles de par leurs propriétés physiques liées à leur surface
spécifique, sont séparées des autres classes granulométriques qui propres sont réutilisées.
La pollution est concentrée dans les fractions fines, ce qui facilite le transport
et/ou le conditionnement.
Le stockage profond:
Il s’agit du stockage définitif des déchets ultimes dans des couches géologiques
hydrauliquement isolées. Les anciennes mines de sel sont souvent utilisées. La présence
de sel, minéral très soluble, démontre l’absence de circulation de l’eau. Les galeries sont
fermées par des bouchons étanches aux gaz afin d’obturer totalement les galeries et
d’assurer l’étanchéité latérale totale. Les déchets ultimes doivent être stabilisés, ce
conditionnement pouvant être réalisé sur site ou in situ.
Décharge:
Les terres polluées sont excavées puis transportées vers un stockage définitif
sécurisé. Les accès sont contrôlés et le stockage doit respecter la législation. Il faut
notamment pouvoir assurer la traçabilité des déchets.
La décharge doit être hydrauliquement isolée des eaux profondes afin d’éviter
l’écoulement vers la nappe de fluides issus des fermentations internes à la décharge.
TECHNIQUES UTILISEES POUR LA DEPOLLUTION DES NAPPES.
Pompage avec extraction
Pompage et traitement :
Un puits d’accès (forage) est creusé afin d’installer une pompe. L’eau polluée, c'est-à -dire
contenant du polluant dissous, est pompée vers la surface où elle est envoyée dans une unité
de traitement de l’eau.
Pompage écrémage :
Un puits d’accès est creusé pour installer un système de pompage de l’eau polluée
avec une pompe de forage mais aussi du polluant en phase pure (qui surnage par
exemple pour les LNAPL) avec une pompe d’écrémage sont installés dans le forage.
Le mélange diphasique eau polluée+polluant est envoyé vers la surface. Le polluant en
phase pure est séparé par décantation. L’eau polluée est traitée.
Extraction triple phase :
Il s’agit du pompage des trois phases : eau polluée, polluant en phase pure et air
chargé de vapeurs de polluant issus de la ZNS. Le mélange des trois phases est envoyé
vers la surface ou les fluides sont traités.
Traitement in situ :
Barrières réactives :
Une tranchée remplie de produit réactif est installée perpendiculairement au flux de
polluant afin de l’intercepter. La tranchée doit onc être impérativement en val
hydrogéologique du point de contamination et intercepter tout le panache.
Pour les produits halogénés, le réactif peut être du Fer zéro valent:
Fe° + RCl -> Fe++ + RH
Barrière étanche :
La tranchée est imperméable hormis un secteur de passage obligé contenant un
mélange de réactif plus catalyseur. Ceci permet de canaliser le flux de polluant et
l’obliger à passer par le réacteur muni du mélange réactif/catalyseur.
Traitement chimique :
Confinement et utilisation de cartouches
Un massif filtrant permet de canaliser les flux d’eau polluée vers une cartouche
amovible de filtres actifs qui peuvent être positionnés en série. Des tubes d’accès
situés entre chaque cartouche permettent de contrôler l’efficacité du traitement et son
avancement. Le flux d’eau sort de la zone confinée par une enceinte de confinement
(tranchée imperméable).
Traitement au carbone actif :
Le carbone actif est utilisé pour adsorber les composés organiques dissous dans l’eau
prélevée de l’aquifère contaminé. La capacité dépolluante u carbone actif dépend de sa
surface spécifique.
Oxydation in situ :
Un oxydant est injecté dans le point pollué afin d’oxyder le composé organique et le
détruire. L’oxydant utilisé put être: H202 avec Fe++ comme catalyseur ou bien
KMnO4.
Biosparging
La bio dégradation du polluant est stimulée en créant les conditions physicochimiques
favorables à cette dégradation. On injecte de l’air dans des puits pour créer des
conditions oxydantes favorables à l’oxydation biologique du polluant. Des puits situés
à proximité peuvent être utilisés pour pomper l’atmosphère de la ZNS, ce qui favorise
la circulation de l’air et donc l’oxydation, diminuer la teneur en CO2 dont la présence
ralenti l’activité biologique et éventuellement récupérer des vapeurs de polluant.
Barrière biologique :
Elle peut être
- soit aérobie, pour la biodégradation des BTEX, avec apport d’oxygène, d’azote, ..
- soit anaérobie, pour la biodégradation de TCE, avec apport de lactate, mélasse et
autre support carboné.
La barrière doit bien sur être située en aval hydrogéologique du point de pollution et
être orientée perpendiculairement au flux de polluant (ligne de flux).
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