Re: GREVE QUI TUE L\'ECONOMIE DE LA GOUADELOUPE
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Associations de consommateurs et experts expliquent le prix élevé des produits de grande consommation en Guadeloupe et Martinique par l'absence de concurrence et les nombreuses taxes, mais quasiment aucun indicateur ne permet de comparer les étiquettes avec la métropole.
Photographe : Thomas Coex AFP :: Une manifestante le 11 février 2009 à Fort-de-France
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photo : Thomas Coex , AFP
En Martinique, en proie à un mouvement social similaire à celui qui paralyse la Guadeloupe depuis trois semaines pour lutter contre la vie chère, les prix avaient augmenté de 2,4% en 2007, contre 1,5% au niveau national, selon l'Insee.
Mais l'Institut national de la statistique ne dispose d'aucun chiffre pour comparer les prix de l'alimentation entre la Guadeloupe et la métropole.
Iri et Nielsen, les deux cabinets responsables des relevés de prix en France, sont tout simplement absents des deux îles, de même que l'Institut national de la consommation et l'association UFC-Que Choisir, pourtant en pointe sur le sujet de l'inflation en métropole.
"Il n'y a pas beaucoup de concurrence (en Guadeloupe et Martinique), donc les distributeurs n'ont pas besoin de faire des relevés pour savoir ce que font leurs concurrents", explique Loïc Becquart, responsable de la distribution chez Nielsen.
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Système U, Cora, et Carrefour y sont présents, mais pas Auchan, Leclerc, Intermarché, Aldi ou Lidl.
"L'absence de chiffres sur les prix est aussi politique, car celui qui commencera à faire des relevés montrera que la Martinique et la Guadeloupe sont 15% plus chères, voire plus, que la métropole et ce sera l'émeute", ajoute-t-il.
L'absence d'information pousse les associations de consommateurs à réfléchir à la mise en place d'un observatoire des prix, comme à la Réunion.
"Au vu des différences de prix entre les Hyper U du sud et du nord de Fort de France, il apparaît que les responsables des achats ont des marges de manoeuvre", note Claude Dayg Kervella, ancien président de l'association de consommateurs CLCV à la Martinique.
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo a déjà obtenu une promesse de baisse des prix de 10% sur 100 produits de première nécessité en Guadeloupe. "Il est facile de dire que ce sont les distributeurs qui s'en mettent plein les poches, mais l'octroi de mer et autres taxes viennent grever nos coûts. Ces taxes entraînent une augmentation de 35% à 50% des prix à la consommation", se défend un distributeur, sous couvert d'anonymat.
L'octroi de mer, une vieille taxe coloniale qui frappe principalement les produits importés dans les Dom, assure d'importantes recettes aux collectivités régionales et aux communes ultra-marines. S'y ajoutent les frais d'embarquement, de débarquement et de sécurité des ports, les taxes export, import, fret maritime...
"En terme d'exportations depuis la métropole vers les Dom, il faut quasiment les mêmes droits de douanes que si on exportait hors France. Ce sont des coûts lourds pour un marché peu attractif pour les distributeurs en terme de volumes", souligne Christophe Rollin, expert au cabinet KSA.
Les prix élevés aux Antilles par rapport à la métropole sont aussi liés à "l'effet d'échelle", indique Guy Dupont, président de la Fédération des entreprises d'outre-mer, la Guadeloupe et la Martinique comptant moins d'un million d'habitants.
"Les chaînes de production y représentent souvent le 50e, voire le 100e d'une chaîne équivalente en métropole. Elles ne travaillent pas toujours en continu car le marché n'est pas assez grand", dit-il. Ainsi, une chaîne de yaourts va y travailler quatre heures par jour, quand en métropole, elle tourne toute la journée
il faut arreter de dire n importe qoui et comprendre le pouls de la manifestation voila compte qui et quoi les gens se batte
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